La Fabrique, 2022
Depuis leur naissance, les arts décoratifs, l’architecture d’intérieur et le design questionnent les relations de la création et de l’industrie au prisme des sociétés humaines. Nous nous souvenons du célèbre texte de William Morris « comment nous vivons, comment nous pouvons vivre » qui annonçait déjà les enjeux de notre époque.
Pour adresser ces enjeux contemporains (climat, énergie, social, territoire, numérique, …) il faut se questionner sur nos modes de productions, sur les façons que nous avons de fabriquer les mondes, sur notre relation à la fabrique des objets, sur nos ancrages dans les territoires, etc. C’est le thème que nous avons choisi pour le Chaudron 2022 : La Fabrique. Fabrique à la croisée de l’artisanat et du design, fabrique de territoire, fabrique sociale, fabrique numérique, fabrique des savoir-faire, fabrique de monde, fabrique partagée sont autant d’expressions qui nous renseignent sur les pratiques contemporaines de l’architecture intérieure et du design. Au travers des qualificatifs de frontière, de système et de numérique le Chaudron 2022 se propose de présenter des parcours, des projets, des points de vue qui offrent des réponses ou des questionnements à ces différents enjeux.Fabrique et Frontière(s)
* La séparation traditionnelle de l’artisanat et des disciplines de conception est aujourd’hui questionnée par les pratiques, les profils, les outils et les enjeux contemporains. Cette thématique a pour objectif de présenter des projets et des pratiques qui proposent des réponses possibles aux porosités nouvelles qui apparaissent entre fabrication et conception, pensée et faire…
Fabrique et Système(s)
* La question des savoir-faire et de la fabrication interroge nos relations aux territoires, aux cultures et permet d’envisager de nouveaux attelages territoiriaux et sociétaux. Cette thématique a pour objectif de présenter des projets et des pratiques à même de renouveler nos approches systémiques du point de vue des savoir-faire, de l’économie et des territoires.
Fabrique et Numérique(s)
* Les outils de fabrication numériques interrogent nos pratiques d’artisans et de designer en proposant de nouveaux outils de conception et de fabrication. Tout cela interroge les logiques de production et de distribution, la propriété intellectuelle et la valeur des objets produits. Les enjeux numériques, tel que le web 3.0 ou le métavers questionnent aussi la place du designer et de l’architecte d’intérieur et mérite que l’on positionne ces disciplines.
15 septembre, 2022 Paris – étage 4
09h30 – Introduction par Aurélien Fouillet, philosophe, designer et ébéniste
10h30 – Dessiner le milieu : exemples pour penser le dessin comme pratique de recherche et de Design, Table ronde avec Isabelle Daëron, designer et Axelle Grégoire, architecte, modérateur Aurélien Fouillet
Artiste diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle et de l’Ecole Supérieure d’Art et Design de Reims, Isabelle Daëron conçoit des objets, des espaces, des installations, à partir d’une réflexion sur le milieu et les éléments naturels qui le constituent. Son approche questionne l’importance des enjeux environnementaux contemporains et leur champ d’application (flux, énergie, mobilité) tout en valorisant les ressources disponibles sur le territoire engagé par ses créations.
Formée à différents savoir-faire anciens (gravure et ébénisterie) ainsi qu’aux outils numériques, Axelle Grégoire développe, au sein de son atelier Omanoeuvres, des projets qui contribuent au renouvellement de la représentation des territoires et à leur réécriture. Ce travail transdisciplinaire s’exprime à travers différents médias : de la cartographie aux jeux coopératifs (Sylvarama depuis 2018) en passant par la conception et l’animation d’ateliers participatifs. Elle mène actuellement une thèse sur les représentations graphiques de l’arbre comme ressources matérielles pour la réécriture prospective et collective de nouveaux récits territoriaux au CESCO du Muséum National d’Histoire Naturelle sous la direction d’A-C Prévot. Elle enseigne également en école de Design (ESAD Valenciennes, ENSCI). Membre de la plateforme de recherche S.O.C (Société d’objets cartographiques), elle a récemment publié avec F. Aït-Touati et A. Arènes, Terra Forma, manuel de cartographies potentielles (B42, 2019 – MIT Press, 2022).
11h45 – Table ronde avec Albertine Meunier, artiste et Felix Agid, architecte, modérateur Aurélien Fouillet
Albertine Meunier pratique l’art dit numérique depuis 1998 et utilise Internet comme matériau de création. Elle explore l’essence d’une poésie, d’une esthétique du numérique et des réseaux. Elle cultive les formes simples, minimales, semblant parfois «bricolées», volontairement loin de l’hyper-technicité de certains dispositifs numériques. Ces travaux questionnent, autant de manière critique que ludique, le nouveau monde qui nous entoure et les grands enjeux de l’internet, autour des datas et autour des NFTs. Elle tente dans ses recherches et pièces créées à révéler l’invisible ou la poésie des choses numériques. Albertine déroule le fil d’une poésie ludique, impertinente et drôle. Elle est DataDada et cela se voit!
Felix Agid est architecte dplg, cofondateur de la société EZCT Architecture & Design Research. Les travaux d’EZCT portent essentiellement sur l’imbrication des technologies computationnelles et des procédés industriels de fabrication.
14h00 – Table ronde Paul Marchesseau (Studio Emilieu) architecte d’intérieur et designer et Stéphane Villard et Gaëlle Gabillet (GGSV), designers, modérateur René-Jacques Mayer
Cofondateur du collectif DANT – Design.architecture.nouvelles technologies, du réseau Babylone consacré à la résilience urbaine, de l’agence ARTEL et fondateur du groupe de recherche Post Piper. Architecte d’intérieur designer diplômé de l’école Camondo, où <Paul Marchesseau enseigne la scénographie et le design d’espaces innovants. Il associe ses activités d’architecte d’intérieur designer à une démarche prospective, et participe à de nombreux programmes de recherche. Il signe les aménagements et le mobilier de Camondo Méditerranée en 2019.
« Notre travail s’établit entre propositions concrètes et projets manifestes. Nous recherchons des formes qui offrent plusieurs interprétations ». Le Studio GGSV a été fondé en 2011 par Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard. Leur association produit une approche atypique qui va du commissariat au design de recherche, de l’objet à l’architecture intérieure. En parallèle, Stéphane Villard dirige l’atelier de projet INFORME à l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle, ENSCI / Les Ateliers, Paris.
15h15 – Raphaëlle le Baud, entrepreneuse et philanthrope dans les métiers d’art et René-Jacques Mayer, directeur de l’école
Raphaëlle Le Baud est entrepreneuse et philanthrope dans les métiers d’art. Elle a créé le cabinet de conseil Métiers Rares, créateur de rareté pour les maisons d’excellence et fondé le média associatif The Craft Project qui rassemble la première communauté d’artisans d’art français.
16h30 – Conférence » Peindre en 3D » par Laureline Galliot, designer, présentée par Aurélien Fouillet
Peintre d’abord, Laureline Galliot se sert de la couleur comme d’un medium pour composer des représentations d’objets. Designer ensuite, elle se confronte à des techniques de dessin n’impliquant la couleur qu’en fin de conception; installant de ce fait le paradigme « la couleur comme finition ». Envisager la couleur comme un médium à part entière pour concevoir des objets physiques, a permis à Laureline de bousculer ce paradigme et d’ouvrir une voie vers l’exploitation de la peinture 3D en VR comme moyen de conception dans le design. Ses explorations reflètent les métamorphoses qui s’opèrent sur la silhouette des objets du quotidien quand peindre et sculpter convergent en un seul geste , quand décor et corps s’incarnent simultanément dans un même geste créatif. Lauréate du prix de design de vase à la Villa Noailles en 2013, de la villa Kujoyama en 2017 et des Rising Talents Awards en 2020, ses créations ont rejoint les collections nationales de design français du CNAP et du MAD de Paris.
15 septembre, 2022 Paris – étage 2
09h30 – Introduction par Aurélien Fouillet (en duplex)
10h30 – Table ronde avec David Toppani, prototypiste et Dominique Mignon, Présidente d’Eco-mobilier, modératrice Cendrine de Susbielle
À la tête de l’atelier Ûfacto, qui emploie quatre personnes et une dizaine de collaborateurs occasionnels, David Toppani réalise des prototypes pour des designers, des artistes, des musées et des entreprises de renommée internationale.
En 2011, Dominique Mignon crée Eco-Mobilier, qu’elle préside toujours, et dont elle est fière. Entre 2017 et 2018, l’organisme a vu le nombre de tonnes de meubles collectées augmenter de 30%. «À partir de 2021, nous arriverons à un million de tonnes. C’est une évolution profonde pour une filière qui enfouissait il y a encore cinq ans jusqu’à 55% des meubles usagés.»
11h45 – Conférence par Gauthier de Richoufftz, Président de Hands Agency, présenté par Cendrine de Susbielle
Diplômé de l’Ecole Française du Barreau et de l’Edhec, Gautier de Richoufftz a conseillé des directions d’entreprise pendant 8 ans chez Accenture en France et à l’international. En 2015, il fonde Hands, agence créative digitale qui valorise les savoir-faire et le patrimoine à l’ère numérique.
14h00 – Raphaël Pluvinage, artiste et designer, présenté par Aurélien Fouillet
Avec des billes, du carton ou une goutte d’eau, Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage proposent des expériences à la frontière des sciences et du design. Une manière ludique de désacraliser les technologies.
15h15 – Mathilde Brétillot , architecte d’intérieur et designer et Paul Couderc, designer et Gala Espel, Architecte d’intérieur et designer, modératrice Cendrine de Susbielle
Introduction par Mathilde Bretillot, Présidente et directrice de création de International Design Expeditions . Récits et retours d’expédition/ enjeux. Présentation de « Mon île » un projet Mondes Nouveaux par Gala Espel , Architecte d’Intérieur, Designer avec Paul Couderc. la production 3D made in France par Paul Couderc, Designer, Président de Cornichon Studio.
16h30 – Léa Georgelin, autrice et illustratrice présente « De mains en mains,Rencontres au cœur du verre », présentée par Cendrine de Susbielle
Léa a étudié le design graphique à la Martinière Diderot à Lyon et l’illustration scientifique à l’École Estienne à Paris, Son univers graphique invite aux voyages, aux découvertes contemplées et rêvées. Principalement porté par l’histoire des artisans qu’elle rencontre, il donne à voir l’univers technique et poétique des métiers d’art. Elle travaille essentiellement aux crayons de couleurs car j’aime jouer avec la matière pour donner forme à des textures vives et spontanées, souvent superposées et puis partiellement gommées.
16 septembre 2022, Toulon – étage 4
9h30 Conférence Inaugurale Aurélien Fouillet avec Margaux Padrutt, Marion Payet, Clément Rouvier et Valerie Douangphrachandr, architectes d’intérieur et designers, diplômés en 2022.
10h30 – Conférence de Tony Jouanneau, designer et fondateur de l’Atelier Sumbiosis, présenté par Bernard Moise
l’Atelier Sumbiosis est un laboratoire de design où se rencontrent la science et les savoir-faire textile. Il oriente sa pratique sur le biodesign et s’inspire du processus de la symbiose pour imaginer une collaboration innovante entre le vivant et les matériaux souples. Procédé de teinture à la spiruline, dévoré textile avec des insectes ou impression microbienne… ses recherches hybrident les disciplines pour améliorer les procédés de transformation des étoffes.
11h45 – Cintrage Vapeur, conférence de Laurine Schott, scénographe et designer, présentée par Aurélien Fouillet
Laurine Schott a débuté son parcours professionnel dans le spectacle comme constructrice métallière. C’est durant cette période qu’elle a développé un rapport fort au processus et au procédé. Après avoir effectué une reconversion professionnelle aux Beaux-arts de Lyon et à l’ENSCI en post-mastère Création et technologie contemporaine, elle a entamé une réflexion sur le design comme outil de société, porteur de questionnement critique et de discussion. Elle travaille au sein de son agence Slau Design Studio et enseigne actuellement la question des ressources et des matériaux aux Beaux-arts de Marseille.
14h00 – Table ronde avec Camille Bosqué, designer, docteure en Esthétique et design et professeure agrégée d’arts appliqués et Samuel Rémy, architecte , Makerz Villette, laboratoire Collaboratif de conception et de fabrication, modérateur Aurélien Fouillet
15h15 – Manifeste, Conférence de Goliath Dyevre, designer et architecte d’intérieur, présenté par Aurélien Fouillet
Goliath Dyèvre est designer. Il intègre l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI-Les Ateliers) dont il sort diplômé en 2009. En 2014 Après une résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto il commence une carrière en solo. Il vit et travaille à Paris. Ses projets de design objet s’orientent vers la recherche et questionnent les grands enjeux du design tant au niveau historique, symbolique et matériel qu’au niveau de la méthodologie de projet. Il revient aux bases du design avec notamment une réflexion sur la préhension des choses, la morphogénèse ou l’imaginaire industriel. Il est directeur des studios de design expérimental “Design en Dystopie” et “hyper production et imaginaire industriel” à l’ENSCI-Les Ateliers.
16h30 – Conférence de Victor Meesters, architecte et designer, directeur de Rotor, présenté par Aurélien Fouillet
Fondée en 2005, Rotor est une association de personnes partageant un intérêt commun pour les flux de matériaux dans l’industrie, la construction, le design et l’architecture. Leurs actions se situent à un double niveau : d’une part, dans des projets de conception et de réalisation de structures, d’installations et d’expositions pour des commanditaires divers ; d’autre part, dans un travail de recherche mené tant sur le terrain que dans le champ de la littérature scientifique traitant de la problématique des ressources matérielles, des déchets, du réemploi, etc. Ces recherches débouchent dans des rapports et recommandations rédigés pour diverses instances publiques. En 2014, Rotor a lancé une nouvelle entité autonome, Rotor Déconstruction, qui se consacre au démantèlement et à la revente d’éléments architecturaux issus d’immeubles voués à la démolition.
16 septembre 2022, Toulon – étage 5
10h30 – Conférence de Emmanuel Bonnet, Les territoires sentinelles de l’Anthropocène : quel(s) monde(s) à faire et à défaire ?, présenté par Aurélien Fouillet
Emmanuel Bonnet est enseignant-chercheur à l’ESC Clermont BS, membre du CLeRMa et d’Origens Medialab. Ses recherches portent sur l’expérience d’apprentissage dans des situations indéterminées : des situations dans lesquelles personne ne sait ce qu’il a à faire et à apprendre. Il a par ailleurs amorcé un travail sur les modalités alternatives d’apprentissage, face aux mutations induites par l’Anthropocène, dans des organisations et des territoires. Il a co-fondé le MSc « Stratégie et design pour l’Anthropocène » avec Alexandre Monnin et Diego Landivar avec lesquels il a co-écrit « Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement. » (Editions Divergences).
11h45 – Conférence de Anna Le Corno, architecte et ébéniste, présentée par Cendrine de Susbielle
Après une première vie dans l’architecture, Anna se forme à l’ébénisterie à Boulle. Attelée à apprendre le savoir-faire du bois pour mieux s’en affranchir, elle fait dialoguer le numérique avec la tradition. Questionnant l’abstraction, le Faire, le Temps… ses recherches graphiques et colorimétriques s’expriment au travers de tableaux marquetés et pièces uniques de mobilier ; un langage animal, poétique qu’elle signe sous le nom de Farouche.
14h00 – Conférence de Manuel Bello Marcano, architecte et sociologue : « De la fabrique d’une idée à l’idée de fabrication : architecture, création, organisation ». présentée par Margaret Iragui
Manuel Bello-Marcano est architecte, sociologue, docteur en Sciences sociales, Maitre de conférence en sciences humaines et sociales pour l’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne, membre titulaire du laboratoire ECLLA Études du contemporain en littérature, langue et art (Université Jean Monnet) et du groupe de recherche « Architecture et Transformations » (ENSASE). Ses recherches et sa pratique ont porté ces dix dernières années sur les rapports entre le corps et la perception de l’espace dit architectural et urbain, notamment en Europe et Amérique du sud. Son domaine d’étude se place au croisement entre la philosophie (esthétique, philosophie de l’architecture), la sociologie de l’imaginaire et l’architecture dans son acception large (forme d’organisation, théorie de l’architecture). Il développe ses recherches à partir d’une étude sur l’image et les imaginaires architecturaux, urbains et paysagers, leurs structures, leurs formes, leurs usages et leurs pratiques. Actuellement, il s’intéresse aux manières dont les corps et leur biodiversité réinventent des formes et des pratiques d’architecture, c’est-à-dire des façons de penser et de fabriquer l’organisation d’un monde et ses significations. Interdisciplinaire, son champ d’investigation se déploie entre les pratiques architecturales, la biologie et l’animalité.
15h15 – Table ronde avec Nicolas Bard, Fondateur de Make Ici, lauréat du prix parcours de la fondation Bettencourt Schueller et Paul Davet, fabmanager à Woma, fabrique de quartier, modérateur René-Jacques Mayer
16h30 – Conférence d’Etienne Mineur, directeur de création et cofondateur de Volumique,designer, inventeur, éditeur et enseignant, présenté par Margaret Iragui